Nous l’avons dit le fanzine est un cri politique, artistique, rebelle, révolutionnaire. Loin des circuits officiels, il demeure underground, ne sort pas à date fixe et, bien souvent, ne dure pas tellement dans le temps. Issu d’un seul auteur ou d’un collectif d’auteurs, le fanzine peut aussi se transformer et changer totalement de visage d’une création à l’autre. Rien n’est figé ni dans l’approche, ni dans la forme, ni dans les rubriques.
Une référence de l’underground
Quelques exceptions confirment toutefois cette règle. Aux Etats-Unis, il existe notamment un fanzine de légende qui dure depuis plus de 40 ans déjà. Edité tous les mois, il a pour nom MaximumRocknRoll et a été fondé par Tim Yohannan, auteur de gauche et représentant de la contre-culture américaine de la fin des années 60. Au programme de cet fanzine, resté aussi punk et contestataire qu’au premier jour, actualité de la scène musicale underground punk, articles politiques et réflexions sociales. Le ton est rock, sans concession, comme les bijoux musicaux qu’on y trouve cités. Pour bien comprendre ce que veut dire contre-culture et à quel point ce fanzine se situe dans l’alternatif et l’underground, depuis son premier numéro en 1982, MaximumRocknRoll s’enorgueillit de n’avoir pas contribué à promouvoir ne serait-ce qu’une seule fois, un seul groupe punk, rock ou musical produit par une major.
Une longévité record
Avec une longévité exceptionnelle et même record pour un fanzine, Maximumrocknroll a également survécu à son auteur. Ce dernier est décédé, en effet, il y a plus de 20 ans, en 1998, et le fanzine a sorti, il y a quelques semaines à peine, son numéro 441, celui de février 2020. Au moment de sa sortie, ce fanzine hors du commun faisait suite à une émission de radio du même titre créée quelques années plus tôt, par le même auteur. Ce programme radio est lui aussi encore actif et il est toujours une véritable référence du mouvement Punk au niveau international. En mars 2020, l’émission MaximumRocknRoll lançait ainsi sa 1705 ème émission.